Hommage aux déporté·e·s : une tribune pour faire face aux haines d’aujourd’hui et de demain

Mes oiseaux m’ont rapporté le témoignage de la Fédération LGBTI+ en France à l’approche de la Journée nationale du Souvenir des Victimes et Héros de la Déportation qui aura lieu le 30 avril. Dans leur message, le porte-parole souligne l’importance du devoir de mémoire pour éclairer le présent et rappelle que la fédération représente les associations et centres lesbiens, gays, bi, transgenres et intersexes.

e dernier dimanche d’avril, c’est le moment pour se souvenir de ceux et celles qui ont subi l’horreur des camps de concentration et d’extermination lors de la Seconde Guerre mondiale. Mais il ne s’agit pas seulement de se rappeler les victimes et les héros de la déportation. Nous devons également reconnaître les persécutions subies par les personnes LGBTI+ à cause de leur orientation sexuelle ou identité de genre. En effet, c’est seulement en 2005 que cela a été officiellement reconnu par le Président de la République.

Il est essentiel de continuer à honorer la mémoire de tous les déportés, sans distinction, comme le stipule la loi de 1954. Les associations LGBTI+ doivent être associées à l’organisation des cérémonies pour que cette mémoire soit véritablement partagée. Cependant, la montée des idées d’extrême-droite dans la société suscite de l’inquiétude. L’opposition viscérale aux droits des minorités sexuelles et de genre de l’extrême-droite est alarmante, et nous ne pouvons pas accepter ces opérations de séduction qui ne font que renforcer leur populisme détestable.

La stigmatisation croissante des minorités en Europe, y compris les violences contre les minorités sexuelles et les remises en question des avancées féministes, est également préoccupante. La France n’est pas à l’abri de cette tendance. Nous assistons à une pente autoritaire adoptée par plusieurs gouvernements en Europe, y compris en France, qui est un signal clair d’un glissement pré-fascisant.

Les militant·e·s qui se battent pour les droits humains des personnes LGBTI+ aujourd’hui s’inscrivent dans une histoire commune de survie face à la barbarie et le mépris. Cette histoire nous oblige dans notre devoir de mémoire. Elle nous oblige également à défendre toutes les minorités exposées à la haine. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés face à la montée de ces courants haineux.

C’est pourquoi la Fédération LGBTI+ encourage la participation de tous et toutes aux cérémonies de ce dimanche. Portons la mémoire de ceux et celles qui ont souffert, et souvenons-nous que le ventre est encore fécond, et que la haine et la violence peuvent à nouveau germer. Nous devons nous rappeler de cette leçon de l’histoire pour prévenir l’horreur de demain. Restons unis dans la solidarité et le respect des libertés, qui ont toujours été plus fortes que la haine et la violence.

 

Kévin Galet-Ieko, porte-parole
Antonin Le Mée, porte-parole adjoint

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